le marché du miel et l'importance du développement de l'apiculture en France

Le marché du miel en France :

 Le constat

Le marché de la consommation en France tout inclus est de 55 000 tonnes ce qui est un gros marché de consommation lorsque la production française de miel oscille entre 14000 et 20 000 tonnes selon les années.

Il faut donc importer du miel pour satisfaire la consommation.

Des réseaux de distribution complexes

Source agrimer :

HMSM=> hyper marché, supermarché

IAA=> industrie agroalimentaire consommant du miel

BtB=> business to business. Concerne les entreprises autre que agro alimentaire consommant du miel

RHF=> restauration hors foyer (cantine/hotel….)

HD=> Hard discount (lidl, Aldi...) 

Evolution des importations des miels par pays

Pour résumer

La première raison à ces importations reste le déficit de production de l'apiculture nationale

La deuxième cause est la production de miel de cru spécifique au pays

Certains pays se distinguent sur les essences florales et sont des pays d'importation

            *La Hongrie, par le développement de cultivars d’acacia est le pays du miel d’acacia

            *L’Espagne se distingue par les miels de cru comme le thym et le miel d’oranger

            *L’Ukraine est un pays de grande culture et se distingue sur les miels  de bas prix que sont les miels de colza et de tournesol généralement utilisés pour faire des miels crémeux

Certains pays ne sont pas des pays exportateurs vers l'Europe car leurs pratiques apicoles ne sont pas compatibles avec la réglementation européenne du miel. Exemple de la Russie qui ne peut exporter en Europe car ils utilisent encore des antibiotiques dont on retrouvera des traces dans le miel.

Les raisons à ce déficit de production en France

Le développement de l'apiculture en France

Comme souvent dans les pratiques alimentaires, ce sont les prêtres qui ont installé une tradition apicole en France au xixe siècle et dans la première moitié du  XXème siècle. Les prêtres français furent très actifs dans la promotion d’une apiculture rénovée. Voirnot et Warré, par exemple, sont restés célèbres pour les ruches qu’ils mirent au point. Ils jouèrent également un rôle important dans l’organisation de la filière apicole, en particulier en mettant sur pied des sociétés puis des syndicats d’apiculteurs. Le travail de la ruche était alors très simple, pour un rendement à la ruche important. cela se limitait à poser des hausses sur sa ruche haut fond du jardin, pour les récolter en fin de saison. Si la ruche mourrait, il était simple de trouver des essaims sauvages dans les bois.

 Le reflux de l'apiculture en France

Les raisons en sont nombreuses

*L'intensification de l'agriculture, la réorganisation des champs pour faciliter le travail des sols, l'ultra spécialisation des cultures ont peu à peu réduit la diversité botanique disponible pour les abeilles

*Même s'il est difficile de le prouver, l'utilisation des insecticides par l'agriculteur affaiblit forcément les colonies.

*L'arrivé du varroa, dans les année 1980, cet acarien qui se développe au dépend de l'abeille, a fragilisé les colonies qui maintenant ne peuvent survivre sans traitement annuel. Les essaims sauvages ne se développent pas sans traitement au delà de l'année. On ne peut compter pour l'abeille domestique que sur les ruches gérées par un apiculteur pour assurer le travail de pollinisation

*Le frelon asiatique à la marge participe aussi à affaiblir les colonies à l'automne au moment ou ces dernières doivent se préparer à passer l'hiver pour mieux redémarrer au printemps.

Pour aider l'abeille à subsister, à lutter contre toutes ces prédations et autres nuisances, dans un environnement botanique de moins en moins divers, l'apiculture ne peut être que technique et chronophage. Il faut passer du temps dans ses ruches aux moments clés de la saison pour aider ces dernières à subsister d'année en année.

Il faut garder en tête que l'abeille joue un rôle essentiel dans l'économie agricole en tant que pollinisatrice. La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré des organes mâles vers les organes femelles des fleurs, ce qui permet la reproduction des plantes à fleurs. Cela favorise la formation de fruits, de graines et donc la production de nombreux types de cultures. Voici quelques points clés sur l'importance des abeilles dans l'économie agricole :

Augmentation des rendements agricoles : Plus de 75% des cultures alimentaires mondiales dépendent de la pollinisation par les abeilles et autres pollinisateurs. Ces cultures comprennent des fruits, des légumes, des noix et des graines.

La pollinisation augmentent les rendements, améliorant ainsi la production et la qualité des récoltes.

Diversité alimentaire : Les abeilles contribuent à la production de nombreuses variétés de fruits et légumes. Leur rôle dans la pollinisation assure une plus grande diversité dans l'approvisionnement alimentaire, ce qui est essentiel pour une alimentation équilibrée et saine.

Soutien à l'industrie agroalimentaire : L'industrie agroalimentaire dépend largement des matières premières agricoles. La production de ces matières premières dépend en grande partie de la pollinisation. Sans une pollinisation adéquate, la chaîne d'approvisionnement agroalimentaire pourrait être sérieusement perturbée.

Maintien de la biodiversité : Les abeilles jouent également un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité en contribuant à la pollinisation des plantes sauvages. Les écosystèmes naturels dépendent de la pollinisation pour maintenir leur diversité végétale, ce qui à son tour affecte la faune qui dépend de ces plantes pour se nourrir.

=>Impact économique : La valeur économique mondiale de la pollinisation, principalement assurée par les abeilles, est estimée à des centaines de milliards de dollars chaque année. Elle contribue à maintenir les revenus des agriculteurs, à stimuler le commerce des produits agricoles et à créer des emplois dans le secteur agroalimentaire.

Ces menaces ont conduit à un déclin inquiétant des populations d'abeilles dans de nombreuses régions du monde, un phénomène connu sous le nom de « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ». C'est pourquoi la conservation et la protection des abeilles sont devenues une priorité pour préserver leur rôle vital dans l'économie agricole et les écosystèmes en général.

Il est donc une nouvelle fois très important de conserver un œil  curieux, passionné mais surtout très vigilant sur nos abeilles dans les années futures.

Les raisons d'espérer existent: 

=>Les pratiques agricoles commencent à redevenir vertueuses avec des couverts végétaux intéressants pour enrichir le sol en azote ou éviter le développement des "mauvaises herbes" qui sont autant de sources nectarifères disponibles pour les abeilles.

=>La sélection génétique cherche va accélérer l'emergence de  l'abeille "épouilleuse" qui, sans l'aide de l'homme, saura se debarraser du varroa. 

La remise en place de haies de limitation de parcelle qui redeviennent des zones de diversité botaniques propices pour nourrir les abeilles.

Pour conclure et résumer

C'est après avoir fait ce constat que j'ai décidé de me tester comme apiculteur pluractif. Je souhaite dans ma zone géographique, participer à la survie des abeilles.

Jusqu'à il y a trois ans l'apiculture était pour moi un passe temps vaguement maitrisé. Maintenant cela devient un acte militant permettant de produire localement du miel de qualité, de diffuser de bonne pratiques, de proposer des reines et essaims de qualité pour que d'autres sachent facilement s'initier à l'apiculture,produire aussi du miel et surtout participer à la survie de l'abeille.